Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tour de Babel

29 juillet 2010

Le point exclarrogatif

Késaco le point exclarrogatif ? Ce n'est pas une invention de ma part, mais cela existe réellement. En effet, le point exclarrogatif est un signe de ponctuation mêlant le point d'interrogation (?) au point d'exclamation (!) afin de n'en former qu'un. À quoi ressemble-t-il ? À ceci :

Etrange, n'est-ce-pas ? Et pourtant ce signe, même s'il est rarement utilisé, a été créé en 1962 pour une publicité aux Etats-Unis. Il a pour vocation de ponctuer une phrase de manière interrogative et exclamative à la fois sans prédominance pour l'un ou l'autre ! Nous sommes habitués à utiliser (?!) ou bien (!?), mais ces deux signes ont une nuance.
Ce signe, appelé aussi interrobang en anglais, peut s'utiliser de la façon qui suit :
- Comment ça tu n'as pas acheté le pain 
- Mais qu'est-ce que tu fais bon sang

Si vous voulez plus d'information sur ce signe, je vous invite à consulter ce lien ‽ :)

Publicité
18 juin 2008

Le Sénat refuse d'inscrire les langues régionales dans la Constitution

Le Sénat a refusé mercredi d'inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, revenant sur une disposition votée en ce sens par les députés en première lecture du projet de réforme des institutions. Les sénateurs, par 216 voix contre 103, ont adopté, contre l'avis du gouvernement et de la commission des Lois, un amendement supprimant la référence aux langues régionales que les députés avaient ajoutée au texte initial. La majorité UMP mais aussi les centristes, les communistes, les radicaux -dont l'ancien PS Michel Charasse- et quelques sénateurs PS, comme Robert Badinter ou Jean-Luc Mélenchon, ont voté la suppression. La majorité du PS, les Verts et quelques UMP ont en revanche voté contre. Le 22 mai, l'Assemblée nationale avait décidé à la quasi-unanimité d'ajouter au premier article de la Constitution une phrase stipulant que "les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la Nation. L'Académie française, dans une démarche "extrêmement rare", a critiqué lundi la reconnaissance des langues régionales qui porte selon elle "atteinte à l'identité nationale". Elle a demandé le retrait de l'article. Source : Yahoo
10 janvier 2007

Avec l'accent, svp...

Tout le monde sait qu'en France nos claviers sont basés sur le système Azerty alors que la majorité du monde entier est basé sur le système Qwerty (ou Qwertz).

Bref rappel historique : au moment de l'apparition des premiers claviers mécaniques, on s'est rendu compte que les secrétaires, qui tapaient trop vite sur ces claviers,  faisaient se bloquer les tiges.

On a eu donc l'idée de séparer les lettres les plus fréquemment utilisées afin que leurs tiges respectives ne se bloquent plus. Le clavier Qwerty apparaissait. Le seul problème c'est que ce clavier était basé sur la fréquence de certaines lettres en langues anglaise (d'où le Qwerty en début de clavier). En France, on a donc décidé de franciser ce clavier en privilégiant donc la fréquence des lettres qui étaient les plus utilisées en langue française (Azerty a donc été choisi).

Mais, il y a comme une sorte d'inachevé dans le système choisi pour le clavier français car certains critères de la langue française n'a pas été pris en compte.

Tout d'abord, il y a une idée reçue qui dit qu'il est incorrect de mettre les accents sur les majuscules en français. Or, pour quelle raison cela n'est-il pas possible ? Pourquoi les accents disparaissent dès lors que l'on passe on majuscules ? Cela veut dire que par exemple si je dis "loué"  cela devient en majuscule LOUE qui fait qu'on ne peut faire la différence entre loue et loué (qui sont grammaticalement différents) ? En fait, cette idée est venue du fait qu'étant donné que le clavier Azerty français ne permettait pas la mise en majuscules des lettres é, è, à, ç   (essayez, vous verrez que vous ne pouvez pas le faire, aucune manipulation sur le clavier le permet facilement (à part cette manipulation fastidieuse du alt + 7 + a ou e), on a décidé qu'en français cela était incorrect. Alors pourquoi dans ce cas, je peux le faire pour les accents circonflexes ou autres trémas ? Et oui, bizarrerie, je peux écrire aussi bien fenêtre que FENÊTRE, ou bien aigüe et AIGÜE.

Deuxièment, il existe une autre bizarrerie. Vous avez remarqué qu'il existe une touche avec la lettre ù (associée avec le %). Pourquoi faut-il faire la manipulation suivante pour avoir cette lettre en majuscule ? En appuyant sur la touche "Alt Gr", appuyez sur la touche 7 (au dessus du U et du Y), puis tout en maintenant la touche Shift appuyez sur la touche U et vous un Ù ! Complètement absurde ! Il en est de même pour notre c cédille : il est possible de le faire en minuscule mais pas en majuscules. Et oui, si on veut écrire garçon en majuscule cela donne GARCON alors que GARÇON serait beaucoup mieux (le Ç équivaut à alt + 0199).

Troisièmement, la langue française utilise une lettre spéciale. Il s'agit du fameux e dans l'o : œ. Cette lettre étant fréquente dans des mots très courants, comment est-il possible donc qu'on ne puisse la reproduire sur un clavier français ? Vous me direz : "comment avez-vous pu la reproduire maintenant ?" C'est très simple : j'ai dû faire une succession de touches invraisemblables comme suit :  pour  œ :  faire alt + 0156 et pour  Œ : faire alt + 0140.

Juste une dernière remarque : pourquoi donc le clavier azerty français permet-il la reproduction du ñ/Ñ (alt gr + 2 + N) espagnol alors qu'il ne permet pas le œ ? Soit dit en passant, le clavier espagnol est très pratique à mon goût : il permet de reproduire tous les caractères accentués et spéciaux de la langue espagnole (á, é, ó, í, ú et ñ)  comme de la langue catalane (è, é, ò, ó, ú, í, á, ç et l·l).

C'est pour cette raison que je me demande pourquoi n'y a-t-il pas de claviers plus "logiques" que ça en France. Sachez qu'au Québec, le clavier a été normalisé et propose donc tous les caractères accentués. Voici un exemple de clavier canadien francophone disons :

clavier_complet1Cliquez sur l'image pour voir en grand. Ce clavier a donc l'avantage de présenter tous les caractères accentués en français ainsi que les caractères spéciaux tout en restant sur le mode Qwerty permettant au moins d'appréhender les claviers étrangers lorsque l'on se ballade un peu dans le monde.

EDIT du 24 juin 2006 : suite au commentaire de Grasyop du  22.06.07 à 00:15, voici des liens complémentaires concernant les claviers Dvorak et Bepo :

claviers Dvorak : http://fr.wikipedia.org/wiki/Clavier_Dvorak
clavier BÉPO : http://clement.chassagne.free.fr/public/pmwiki/index.php?n=DvorakFr.%c3%89tatDeLart
ce fil : http://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=64820

28 octobre 2006

Des machines peuvent-elles traduire ?

Devenez bilingue sans prononcer un mot

Le prototype ressemble à un ensemble de câbles fixés à votre visage et reliés à une machine. Le cobaye lui-même, se prête à l'expérience d'un visage étrangement neutre. Pourtant, le procédé fonctionne. En articulant silencieusement des phrases, chaque mouvement devient un signal électrique retranscrit ensuite par une machine. Un temps d'attente... puis une voix robotisée traduit dans une autre langue ce que vous avez prononcé muettement (voir la démonstration en vidéo).

Tanja Schultz, directeur du projet au Carnegie Mellon University à Pittsburgh explique : « L'idée est que vous articulez en silence des mots en anglais, et qu'ils sont traduits en chinois ou dans tout autre langage. »

Évidemment, les amateurs de science-fiction auront déjà en tête le poisson Babel de Douglas Adams, que l'on s'introduit dans l'oreille et qui vous fait comprendre tous les langages de la galaxie. Vient encore à l'esprit la Tour de Babel, de l'Ancien Testament. Et ces références ne sont pas vaines, puisque tel est l'esprit du projet : c'est le rêve d'une compréhension globale, par-delà les barrières des langues.

Décrit comme un « prototype de traduction électromyographique du langage silencieux », l'engin garde une précision relative de 80 % de réussite et dispose de l’anglais, de l’allemand, de l’espagnol et du mandarin. Mais pour ce faire, les chercheurs ont dû se limiter à une centaine de mots dans chaque langue.

Parmi les différentes utilisations, on met en avant le besoin d' « améliorer la compréhension mutuelle des humaines ». Dans le domaine diplomatique, et en comptant sur une nette amélioration du modèle, se passera-t-on de traducteurs ? Une fois les temps de réaction réduits et le vocabulaire enrichi, la communication serait alors possible.

Mais l'on s'inquiète également de son intervention dans le domaine militaire. L'armée américaine a déjà recours à des robots traducteurs pour analyser des articles arabes. 5 années plus tard, les militaires officiant sur le terrain n'ont toujours pas réussi à apprendre l'arabe. Ainsi, alors que durant un interrogatoire, existe le risque d'un humain qui fausserait volontairement la traduction, ce genre d'intervention subjective qui n'aurait plus cours avec ce nouvel assistant.

Par Nicolas.G, rédaction de PC INpact

6 août 2006

À propos des SMS...

Une très sérieuse étude, menée par des Canadiens, s'est penchée sur le désastre possible que peuvent engendrer les textos. 80 % des adolescents canadiens ont en effet recours à ces télégrammes modernes. Et forcément les parents, les professeurs s'inquiètent : orthographe laminée, syntaxe déplorable, grammaire bafouée, les symptômes sont connus...

L'étude fut menée en comparant le langage oral et la rédaction de textos sur un groupe de 70 ados. Les résultats furent présentés le 2 août aux Linguistics Society of Canada et au United States Annual Meeting. Le programme se tourne donc vers quatre points : l'expression de l'intensité (it's so...), le célèbre futur progressif anglais (I'm going to...), les comparatifs (he was like...) et les impératifs (I have to/ I must...).

Et l'on ne s'y est pas cantonné à l'analyse des ptdr ou autres rofl... De fait, on y apprend que le texto devient une sorte de combinaisons entre langage oral et langue écrite. D'un côté des tournures proches de l'hérésie grammaticale, mais de l'autre, des formulations, qui à l'oral feraient passer leur utilisateur pour "pas cool".

Sali Tagliamonte, qui supervise l'étude explique : « Tout le monde pense que les jeunes massacrent la langue par le biais des SMS, mais au contraire, ils nous démontrent qu'ils manipulent différents registres de langues quand ils les rédigent. Ils font preuve d'une maîtrise lucide et consciente du langage. Nous ne devrions pas nous inquiéter. »

Plusieurs choses restent à préciser : non seulement il est temps de se rendre compte qu'un langage est un organisme vivant qui évolue et se modifie selon une vieille règle de linguistique, du moindre effort (qui vise à une simplification perpétuelle de la langue, à tous niveaux). Ainsi, les modifications que drainent les SMS pourraient n'être qu'une évolution, parmi d'autres. Ensuite, il faut bien se rendre compte que les changements de supports d'écriture ont toujours participé aux mutations du langage.

Néanmoins, il ne faudrait pas voir à encourager de trop les auteurs de textos : « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément... ».

Merci, Monsieur Boileau.

 

Source - Par Nicolas.G, rédaction de PC INpact

Publicité
3 août 2006

Un peu de musique ?

Comme beaucoup de monde, j'aime la musique. Et le fait que je parle plusieurs langues m'autorise à en écouter dans diverses langues. En fait, je crois que la musique m'a permis non seulement d'acquérir les mécanismes linguistiques des langues et aussi, grâce à mon oreille, à reproduire les sons.

En ce qui concerne l'anglais, première langue que j'ai étudiée à l'école, je me souviens qu'à l'époque, j'avais appris mes premiers mots et mes premières phrases grâces à deux chansons : "Inbetween days" de The Cure (mythique groupe new wave des années 80) et "Angel" de Madonna (actuellement en tournée mondiale en Europe avec son "Confessions Tour").

Alors que je n'avais que quelques mois d'anglais, j'écoutais ces deux artistes mais je ne comprenais rien à leurs textes. Et un jour, hop ! J'ai compris la première phrase de la chanson "Angel" ! La phrase était "why am I standing on a cloud" (Pourquoi suis-je sur un petit nuage ?). J'étais très fier de moi ! :) Avec le recul, je me dis que maintenant cela n'a plus vraiment d'intérêt mais quand même pour l'époque et pour mon âge (je devais avoir dans les 11/12 ans), c'était un pas en avant car déjà à l'époque j'étais avide de comprendre l'anglais ! :)

Quant à la chanson "Inbetween days", je me souviens qu'elle m'a aidé dans mon interprétation et déduction de l'anglais. En effet, il m'arrivait souvent à l'époque de déduire par moi-même le sens de certains mots ou locutions. Dans cette chanson, Robert Smith dit "Come back, come back...". Dans le déroulement du programme d'apprentissage de langue anglaise, nous n'en étions pas encore aux "phrasal verbs" (verbes composés anglais) donc je ne pouvais pas connaître le sens de cette, disons, locution "Come back". Cependant, je connaissais déjà "Come" (venir) et "Back" (arrière). C'est donc tout logiquement que j'ai déduis que "To come back" signifiait "Revenir".

Je répète, ceci doit être recadré dans son contexte. Je n'étais que débutant en anglais et étais encore qu'un enfant.

Jusqu'à présent, cet esprit de déduction a toujours été un bon allié pour moi dans l'apprentissage et la compréhension des langues.

3 août 2006

Qu'est-ce que la localisation ?

Vaste terme qui comprend tout et son contraire. Mais il a un sens très précis ; et pas celui de la situation d'une chose ou d'une personne sur un un endroit géographique donné.

La localisation est en gros la traduction et l'adaptation d'un produit à des spécificités culturelles. C'est à mon sens un sujet fort passionnant. En effet, lorsque l'on traduit par exemple un logiciel, il ne suffit pas de faire un "clonage" d'une langue à une autre mais de l'adapter dans son contenu afin qu'il soit compréhensible et intelligible à une population locale (d'où le terme de localisation). Si l'on prend l'exemple de la fameuse Encyclopédie Encarta de Microsoft, lorsque celle-ci a été rendue disponible en France, un énorme travail de localisation a été fait en amont. Et oui, lorsque vous achetez ce logiciel et que vous le consultez, vous vous rendez compte que vous comprendrez tout le contenu car cette version a été "pensée" pour vous. Les références culturelles présentes dans Encarta vous seront familières, ainsi que les articles. On se rend compte que la traduction d'un produit n'est plus maintenant nécessaire (à part encore peut-être pour les produits chinois qui sont toujours traduits avec soit des gens non-natifs de la langue ou bien avec des traducteurs automatiques dont on connaît les limites :-) ; il faut que le produit soit ressenti dans la langue et la culture visée afin d'éviter toute mauvaise interprétation.

Le travail de localisation est à mon sens un travail passionnant car il fait appel non seulement à des connaissances linguistiques conséquentes mais aussi à un ressenti de la culture pour laquelle on travaille. En fait, le travail de localisation consiste à se mettre à la place de la population et de la culture visées !

Dans mon travail, je suis amené à localiser des documents (papiers et web) dans 4 langues (Français, Anglais (UK et US), Italien et Espagnol (Espagne + Amérique du Sud). Lorsqu'un document (papier et/ou web) est disponible en langue française, il s'ensuit un énorme travail de réflexion puis conception dans les langues précédemment citées. À votre avis, pourquoi faisons-nous une différence entre l'anglais britannique et l'anglais américain ? Car même s'il s'agit de la même langue, il ne s'agit pas des mêmes cultures et par conséquent de la façon de voir et d'interpréter les choses.

Mon travail est d'autant plus rigoureux dans la mesure où il s'agit de produits assez techniques et de haute technologie. Imaginez le travail pour essayer de comprendre comment les Espagnols où les Italiens voient votre communication ? ;)

29 avril 2006

Les "mutants" japonais

  Le japonais est une langue mystérieuse et pleine de surprises. À chaque fois que l'on essaye de comprendre son fonctionnement, on tombe sur des subtilités et des nuances dignes d'un casse-tête chinois.

    Le peuple japonais aime se congratuler, se féliciter, se remercier, se dire bonjour etc... en toute circonstance. Pour cela, la langue japonaise dispose de tout un arsenal d'expressions, locutions et mots de politesse.

    Le matin, les japonais se disent Ohayô gozaimasu (お早うございます); puis il se remercient en se disant Arigatô gozaimasu  (ありがとうございます) et se congratulent avec Omedetô gozaimasu (おめでとうございます).

    Ces expressions sont en fait des mots "mutés" :

  • hayai  早い -->  tôt, rapide
  • medetai  めでたい --> heureux, de bonne augure
  • arigatai  有難い --> reconnaissant

Comment se décompose cette expression ? Dans "Ohayô gozaimasu" nous avons trois éléments : O+adjectif+Gozaimasu". Le "O" est le "O" de politesse, tandis que le "Gozaimasu" est la forme polie de "aru" (plus ou moins l'équivalent de notre "avoir"). Mais, comment passe-t-on de "Hayai" à "Hayô" ?

Les adjectifs en "ai" se terminent en "au" devant "gozaimasu" :

Hayai --> O-hayau gozaimasu
Medetai --> O-medetau gozaimasu
Arigatai --> Arigatau gozaimasu (dans ce cas, le "O" de politesse a disparu...)

Avec le temps, "au" est devenu  "ou" (ou "ô") ce qui donne donc :

O-hayau gozaimasu --> Ohayou gozaimasu (ou Ohayô)
O-medetau gozaimasu --> Omedetou gozaimasu (ou Omedetô)
Arigatau gozaimasu --> Arigatou gozaimasu (ou Arigatô)

CQFD ! :)

22 avril 2006

Le W a enfin sa place en suédois

La lettre W fait sa véritable entrée au dictionnaire le plus respecté de Suède, publié chaque année par l'Académie suédoise. Peu utilisé en suédois et souvent dans des mots empruntés à des langues étrangères, il partageait jusque-là la section dévolue au V, dont la prononciation est identique.

L'Académie suédoise, qui décerne les prix Nobel de littérature chaque année et dont les membres sont considérés comme les gardiens de la langue suédoise, a décidé qu'il était temps de sortir le W de l'ombre à l'occasion de la 13e édition de son dictionnaire sortie cette semaine.

L'alphabet suédois comprend donc désormais, du moins selon l'Académie, 29 lettres et non plus 28.

Source

6 février 2006

La ponctuation

    Toutes les langues du monde ou presque possèdent un système d'écriture. Quand nous apprenons à écrire, on nous enseigne non seulement les lettres, les mots mais aussi comment les agencer dans une phrase au moyen de ce que nous appelons la ponctuation (Ensemble des signes graphiques non alphabétiques utilisés dans un texte pour noter les rapports syntaxiques entre les divers éléments de la phrase ou de la proposition, les rapports avec le sens, les idées du texte, les variations d'ordre affectif (intonation, rythme, mélodie de la phrase)). Cela nous amène donc aussi à nous intéresser à la typographie (Procédé d'imprimerie dans lequel l'impression est réalisée par des caractères en relief assemblés et mis en page).
    En effet, l'écriture ne serait rien sans la ponctuation. La compréhension d'un texte serait complètement nulle si nous n'avions pas les points (.), les virgules (,) ou autres signes comme les points d'interrogation (?). A priori, toutes les possibilités sont prévues par un arsenal de signes que nous sommes censés savoir manier comme les lettres. Notre ponctuation latine actuelle est née au cours de la Renaissance seulement.
    Nonobstant, toutes les langues sont, et nous le savons bien, différentes dans leurs écritures. Par exemple, les langues utilisant l'alphabet latin ne possèdent pas vraiment le même nombre de lettres, c'est-à-dire que des différences peuvent exister. Certaines langues ont des caractères agrémentés de signes diacrités comme le ñ espagnol, le å suédois ou bien le ń polonais ; d'autres langues ont des signes différenciés comme le ç français (portugais, catalan ou turc), le ł polonais.
    Par conséquent, si toutes ces langues ont des différences au niveau des signes, il résulte qu'elles ont aussi des différences au niveau de la ponctuation. Quelles sont donc ces différences ? Je vais tenter de vous expliquer et de vous démontrer que même si l'on utilise le même alphabet, la ponctuation n'en est pas néanmoins différente.

    Le français :
    C'est une langue que vous connaissez tous, chers lecteurs. Mais, en voici un bref aperçu quand même pour le français parlé en France. Tout d'abord, en typographie française on dit "une espace" et non "un espace". Il existe une règle primordiale en français qui dit que "signe simple, espace simple" ou bien "signe double, espace double". En effet, le français est à ma connaissance la seule langue qui oblige à ce que l'on mette une espace avant et après tous les signes doubles qui sont les deux points (:), le point-virgule (;), le point d'interrogation (?) et le point d'exclamation (!). Donc, si un jour vous lisez un texte dans lequel est écrite la phrase suivante : "Comment vas-tu?", vous saurez que cette ponctuation est incorrecte au regard de la règle précédemment citée. La bonne ponctuation est donc : "Comment vas-tu ?". Cette espace avant ces signes doubles, s'appelle en typographie "espace insécable". Attention : cette règle n'est pas valable pour le français parlé au Québec sauf pour les deux points (:) ni en Suisse Romande ! En ce qui concerne les parenthèses et les crochets : espace normal avant la parenthèse ouvrante et après la parenthèse fermante, pas d'espace après la parenthèse ouvrante ni avant la parenthèse fermante etc...

    L'anglais :
    Contrairement au français de France, la langue anglaise ne laisse pas d'espace avant les doubles signes de ponctuations. D'ailleurs beaucoup de francophones écrivant en anglais laissent ces espaces insécables ce qui les identifie immédiatement comme francophones ! Donc, si vous voyez la phrase suivante : "What the hell are you doing ?", vous saurez que cette ponctuation est incorrecte car un anglais écrirait : "What the hell are you doing?".  En ce qui concerne les chiffres et contrairement au français, les nombres possèdent un séparateur sous forme de point pour les décimales (par exemple : 20.5%) alors qu'en français nous utilisons la virgule. D'autre part, l'anglais utilise généralement un séparateur de millier (par exemple : 2,500) alors qu'en français nous laisserions une espace.

    L'espagnol :
  La seule particularité de la langue espagnole réside dans le fait qu'une règle est obligatoire concernant les points d'interrogation et d'exclamation. En effet, il est obligatoire de mettre un point d'exclamation ou d'interrogation renversé au début de la phrase quand celle-ci est exclamative ou interrogative respectivement. Ce qui donne :
"¡No te vayas!" ou bien "¿Qué haces?".

    Le catalan :
    Le catalan ne possède pas de particularité sauf, comme en espagnol, dans les signes d'interrogation (et uniquement avec ceux-ci) mais avec une certaine différence. La règle est la suivante : toutes les phrases commençant par un mot interrogatif ne nécessitent de point d'interrogation renversé car celui-ci induit déjà une notion interrogative. Par exemple : "Quina hora és? (Quelle heure est-il ?)". Mais si la phrase est interrogative et ne possède pas de mot interrogatif à son commencement, alors le point d'interrogation renversé sera nécessaire : "
¿Has menjat les maduixes? (Tu as mangé les fraises ?)" .

    L'italien :
    Cette belle langue a une particularité assez étrange. Je me demande d'ailleurs si je peux vraiment en parler en tant que règle de ponctuation ? L'italien n'a pas d'accent tonique écrit sauf pour les syllabes en fin de mot. En effet, les mots comme città, più ou canterò possèdent tous un accent grave qui lorsque l'on met le mot en majuscule se transforme en apostrophe. Cela donne donc : CITTA', PIU' et CANTERO'. Cette règle n'est pas forcément systématique mais est souvent utilisée dans le journaux et les affiches publicitaires.

    Le grec :
    Même si le grec ne s'écrit pas avec l'alphabet latin, j'ai pensé qu'il serait intéressant de le mentionner car, après tout, cette langue utilise les même signes de ponctuation que l'alphabet latin. Le grec n'utilise pas le point d'interrogation (?) que nous connaissons tous mais le point-virgule avec espace insécable (;). Par exemple :
" τίς ἐστιν Ζεὺς ; (Qui est Zeus ?)". D'autre part, à la place de nos points-virgules et de nos deux points, le grec utilise un point en haut (:). 

Publicité
1 2 3 > >>
Derniers commentaires
Publicité
Publicité