Méthode globale
On vient de l'apprendre, Gilles de Robien, le Ministre de l'Education Nationale Français supprime la méthode globale d'enseignement de la lecture en France.
Je parle de ce sujet car j'ai toujours pensé que la méthode globale n'était pas une méthode efficace. En effet, je pense que mémoriser des mots dans leur ensemble plutôt que de mémoriser les syllabes ne permet pas une orthographe irréprochable lorsque l'on écrit. J'ai toujours eu l'impression que mémoriser les mots dans leur ensemble était comme mémoriser un Kanji Japonais ou un idéogramme ; c'est-à-dire à mémoriser un caractère et l'associer à un son. Cette méthode est forcément plus adaptée pour ce genre de langue plutôt que les langues utilisant des alphabets.
Quand j'étais enfant, j'ai appris à lire grâce à la méthode syllabique. Je me souviens que je devais faire des lignes de LA, LE, LI, LO, LU ou de PAR, PER, PIR, POR, PUR.
Je suis sensible à l'orthographe et la méthode syllabique est à mon sens, la meilleure méthode pour savoir écrire correctement. J'ai d'ailleurs remarqué que les gens de ma génération (dans la trentaine passée) écrivent mieux que les plus jeunes ayant appris à écrire et lire avec la méthode globale.
J'ai fait référence au japonais car cette langue a la particularité d'être syllabique. En effet, leur écriture est très bien adaptée à cette particularité par le simple fait qu'en plus des caractères chinois (appelés Kanjis au Japon), les Japonais utilisent deux syllabaires ; le syllabaire Hiragana un pour les flexions des verbes, adjectifs et autres mots et particules et le syllabaire Katakana uniquement pour les mots d'origine étrangère. Les Kanjis sont utilisés pour le radical des verbes et des adjectifs et bien sûr pour les substantifs. Contrairement au chinois, les Kanjis ne sont pas monosyllabiques, ou du moins ce n'est pas systématique. Par exemple, le Kanji suivant 車 se prononce Kuruma (voiture) ; nous avons donc trois syllabes. Mais rien n'empêche d'écrire ce mot en Hiragana, ce qui donnerait くるま. C'est d'ailleurs comme ça que font les enfants. Ils apprennent les mots via les Hiragana et les remplacent au fûr et à mesure qu'ils apprennent leur Kanji respectif. Par exemple, Les mangas destinés au jeune public au japon sont adaptés de façon à ce qu'il puisse lire et apprendre les Kanjis.
Ce système s'appelle Furigana et consiste à placer au-dessus ou sur le côté (selon le sens du texte) du Kanji sa prononciation en Hiragana (ou Katakana si le mot est étranger).
Voilà un exemple d'un de mes mangas. Le Kanji sélectionné 今 possède sur la droite les caractères syllabiques en Hiranaga い et ま se prononçant respectivement I et MA. Nous savons ainsi que le Kanji 今 se prononce IMA
On a beau dire que l'écriture japonaise est une des plus compliquées (et c'est effectivement le cas) mais l'aspect syllabique de cette langue en rend l'apprentissage peut-être plus simple que celui de la langue française qui, avec son orthographe complexe et peut-être même aléatoire, est plus difficile à assimiler. D'ailleurs, nos amis japonais ont beaucoup de mal avec notre orthographe, sans parler bien sûr de notre grammaire aux antipodes de la leur... ;-)
PS : pour éclaircir un point de l'écriture japonaise, il faut comprendre que les Kanjis ne représentent que le sens d'un mot et non sa prononciation, tandis que les syllabaires ne sont que purement phonétiques. Pour mieux comprendre, si vous prenez un chiffre, le 5 par exemple, vous comprenez d'abord son sens, c'est-à-dire l'unité 5. C'est après que vous en comprenez la prononciaton. Compliqué ? Non, regardez : vous savez que ce chiffre est utilisé dans bon nombre de langues comme l'anglais, l'espagnol ou bien l'italien. Quand vous lisez un texte en anglais (en admettant que vous ne comprennez pas cette langue) et que vous apercevez un 5 dans un texte, vous comprenez immédiatement son sens mais pas sa prononciation, qui est en l'occurrence Five. Et c'est ainsi dans toutes les langues utilisant les chiffres arabes. Le principe est donc le même pour les Kanjis : vous lisez le sens d'abord et c'est ensuite que vous en déduisez la prononciation. Bref, la prononciation du Kanji s'apprend par coeur !