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Tour de Babel
8 décembre 2005

Méthode globale

    On vient de l'apprendre, Gilles de Robien, le Ministre de l'Education Nationale Français supprime la méthode globale d'enseignement de la lecture en France.
    Je parle de ce sujet car j'ai toujours pensé que la méthode globale n'était pas une méthode efficace. En effet, je pense que mémoriser des mots dans leur ensemble plutôt que de mémoriser les syllabes ne permet pas une orthographe irréprochable lorsque l'on écrit. J'ai toujours eu l'impression que mémoriser les mots dans leur ensemble était comme mémoriser un Kanji Japonais ou un idéogramme ; c'est-à-dire à mémoriser un caractère et l'associer à un son. Cette méthode est forcément plus adaptée pour ce genre de langue plutôt que les langues utilisant des alphabets.
    Quand j'étais enfant, j'ai appris à lire grâce à la méthode syllabique. Je me souviens que je devais faire des lignes de  LA, LE, LI, LO, LU ou de PAR, PER, PIR, POR, PUR.
   
Je suis sensible à l'orthographe et la méthode syllabique est à mon sens, la meilleure méthode pour savoir écrire correctement. J'ai d'ailleurs remarqué que les gens de ma génération (dans la trentaine passée) écrivent mieux que les plus jeunes ayant appris à écrire et lire avec la méthode globale.

    J'ai fait référence au japonais car cette langue a la particularité d'être syllabique. En effet, leur écriture est très bien adaptée à cette particularité par le simple fait qu'en plus des caractères chinois (appelés Kanjis au Japon), les Japonais utilisent deux syllabaires ; le syllabaire Hiragana un pour les flexions des verbes, adjectifs et autres mots et particules et le syllabaire Katakana uniquement pour les mots d'origine étrangère. Les Kanjis sont utilisés pour le radical des verbes et des adjectifs et bien sûr pour les substantifs.  Contrairement au chinois, les Kanjis ne sont pas monosyllabiques, ou du moins ce n'est pas systématique. Par exemple, le Kanji suivant se prononce Kuruma (voiture) ; nous avons donc trois syllabes. Mais rien n'empêche d'écrire ce mot en Hiragana, ce qui donnerait くるま. C'est d'ailleurs comme ça que font les enfants. Ils apprennent les mots via les Hiragana et les remplacent au fûr et à mesure qu'ils apprennent leur Kanji respectif. Par exemple, Les mangas destinés au jeune public au japon sont adaptés de façon à ce qu'il puisse lire et apprendre les Kanjis.

    Ce système s'appelle Furigana et consiste à placer managex1au-dessus ou sur le côté (selon le sens du texte) du Kanji sa prononciation en Hiragana (ou Katakana si le mot est étranger).

Voilà un exemple d'un de mes mangas.  Le Kanji sélectionné  possède sur la droite les caractères syllabiques en Hiranaga et se prononçant respectivement I et MA. Nous savons ainsi que le Kanji se prononce IMA

On a beau dire que l'écriture japonaise est une des plus compliquées (et c'est effectivement le cas) mais l'aspect syllabique de cette langue en rend l'apprentissage peut-être plus simple que celui de la langue française qui, avec son orthographe complexe et peut-être même aléatoire, est plus difficile à assimiler. D'ailleurs, nos amis japonais ont beaucoup de mal avec notre orthographe, sans parler bien sûr de notre grammaire aux antipodes de la leur... ;-)

PS : pour éclaircir un point de l'écriture japonaise, il faut comprendre que les Kanjis ne représentent que le sens d'un mot et non sa prononciation, tandis que les syllabaires ne sont que purement phonétiques. Pour mieux comprendre, si vous prenez un chiffre, le 5 par exemple, vous comprenez d'abord son sens, c'est-à-dire l'unité 5. C'est après que vous en comprenez la prononciaton. Compliqué ? Non, regardez : vous savez que ce chiffre est utilisé dans bon nombre de langues comme l'anglais, l'espagnol ou bien l'italien. Quand vous lisez un texte en anglais (en admettant que vous ne comprennez pas cette langue) et que vous apercevez un 5 dans un texte, vous comprenez immédiatement son sens mais pas sa prononciation, qui est en l'occurrence Five. Et c'est ainsi dans toutes les langues utilisant les chiffres arabes. Le principe est donc le même pour les Kanjis : vous lisez le sens d'abord et c'est ensuite que vous en déduisez la prononciation. Bref, la prononciation du Kanji s'apprend par coeur !

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Commentaires
T
MOi, je suis d'accord avec Amano. C'est très ludique à apprendre les Kanjis ! Certains Kanjis sont des pictogrammes, c'est-à-dire qu'ils sont censés représenter ce qu'ils signifient mais bon tous les Kanjis ne sont pas des pictogrammes. Quelques exemples de pictogrammes :<br /> 山 --> Yama = Montagne<br /> 川 --> Kawa = Rivière<br /> 囚 --> Shû = Emprisonnement (on voit bien l'homme enfermé dans 4 murs)
L
Je n'ai jamais eu la patience de finir les puzzles...Plus sérieusement il s'agit d'une logique à enregistrer et comme pour tout, plus on pratique et plus ça devient facile et évident.
A
Encore un article sympa!<br /> D'un certains côté, je comprends ta réticence Lali, d'un autre je peux t'assurer qu'il y a un aspect ludique indéniable à l'apprentissage des kanjis! C'est un peu comme un puzzle ou un Rubicube (ça s'écrit comme ça déjà?? ^^;): au début tu n'en vois pas la fin, mais petit à petit tout concorde, et on se rend compte que dans la majorité des cas, le système suis une logique tout ce qu'il y a de plus naturelle! On en vient à pouvoir utiliser des mots qu'on a jamais appris! Par exemple, le kanji KAN 観 correspond au "point de vue" et au fait de "voir/regarder" en général. Si tu le combines avec RAKU 楽 qui signifie "facile, confortable, aisé,...", tu obtiens un "point de vue facile", i.e. "l'optimisme"! Combiné avec KYAKU 客 "invité, client", tu as le "point de vue de l'invité" i.e. "l'objectivité". Et ainsi de suite...
L
Pffffffffff! ça donne pas envie d'apprendre!
T
Lali > les Japonais ont "importé" les caractères vers 400 avant J.C. Ils sont donc globalement les mêmes. Je dis globalement car les idéogrammes ont fait l'objet de simplification aussi bien au Japon qu'en Chine ; ce qui donne quelques différences dans certains caractères. Le mandarin utilise dorénavant les caractères dits "simplifiés" (avec un nombre de traits amoindri) mais cela n'empêche pas Taiwan d'utiliser encore les caractères dits "traditionnels" (enfin si je me souviens bien c'est à Taiwan). Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le Japon a simplifié ses Kanjis et le Ministère de l'Education japonais en a déterminé une liste de base, c'est-à-dire 1945 idéogrammes (appelés caractères "officiels") qui sont ceux que l'on doit utiliser dans la presse, les média etc... Les jeunes japonais ont un apprentissage d'environ une vingtaine d'années de ces 1945 idéogrammes plus le reste ! En effet, un japonais d'éducation moyenne peut en connaître jusqu'à 3000... Mais bon, cela dépend.
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