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Tour de Babel
29 novembre 2005

Le Web n'est pas encore une nouvelle tour de Babel

(Source : Journal du Net)

    Si l'observatoire des Langues et des Cultures révèle une baisse du nombre des pages Web anglophones, les langues européennes ne font pas encore jeu égal.  (29/11/2005)   

    Si la langue maternelle du Web reste l'anglais, Internet peaufine sa pratique de l'allemand, du français et de l'espagnol. Telle est une des principales conclusions de l'étude réalisée par l'observatoire de l'institution Funredes, une association, dont la mission consiste à promouvoir et à faciliter l'utilisation des NTIC dans les pays en développement, et qui, à ce titre, suit depuis 1998 les tendances quant à la répartition des langues dans la sphère Internet. Funredes constate en effet une baisse constante de la part de l'anglais au profit des autres langues européennes. Les résultats d'octobre dernier faisaient apparaître l'allemand à la deuxième marche du podium, suivi du français, de l'espagnol et de l'italien.

Part approximative des pages Web en fonction des langues*

Langues

Octobre 2005 Mars 2004 Mars 2003

Anglais

45,0 % 47,0 % 49,0 %

Espagnol

4,6 % 4,72 % 5,31 %

Français

4,93 % 4,78 % 4,32 %

Italie

3,05 % 2,86 % 2,59 %

Portugais

1,87 % 2,05 % 2,23 %

Roumain

0,17 % 0,19 % 0,11 %

Allemand

6,94 % 7,21 % 6,80 %

Reste

33,4 % 31,06 % 29,65 %
* Sur l'espace indexé par Google
Source : Funredes, octobre 2005

    La proportion des pages Web en anglais reste toutefois largement prédominante avec environ 45 % des pages indexées par Google. En termes de production de contenu, les Etats-Unis fournissent la plus grosse contribution (51,33 % des pages rédigées en langue anglaise), tandis que le Royaume-Uni y concourt à hauteur de 7,24 % et de 4,96 % pour le Canada. Cependant, ce volume est également l'oeuvre de l'ensemble des pays non anglophones, à l'image de l'Allemagne dont la part des pages dans la langue de Shakespear est de 1,88 %. La France et l'Italie ne sont pas en reste, avec 0,66 % de leurs pages Web rédigées en anglais. Toutefois, cette surreprésentation du Web anglophone connaît un infléchissement continu avec l'accès en ligne de nouveaux internautes non anglophones.

Evolution de la part des internautes de langue anglaise

Mois

Part des internautes de langue anglaise

Septembre 1998

60,5 %

Août 2000

58,0 %

Janvier 2001

48,5 %

Juin 2001

46,0 %

Août 2001

45,1 %

Octobre 2001

44,4 %

Février 2002

42,5 %

Février 2003

36,9 %

Février 2004

38,6 %

Mai 2004

34,8 %

Mars 2005

28,6 %
Source : GlobalReach, mars 2005

   Cette décroissance des contenus anglais en ligne témoigne également d'une production en progression des pages Web dans les langues natales des différents pays. Pour sa part, le français confirme sa troisième place au classement derrière l'allemand, mais devant l'espagnol pour la deuxième année consécutive. En effet, si aux débuts de l'Internet la croissance relative du français était moins forte que celle de l'espagnol et du portugais, elle témoigne depuis 2004 d'une reprise. Selon Funredes, cette forte hausse témoigne de l'éveil tardif de la France et de la Belgique, en plus de la mise en place d'une réelle politique volontariste de la francophonie pour la production de contenus.

Contribution par pays à la production de pages en français

Pays

Part des pages en français en 2003 Part des pages en français en 2005 Pourcentage du total des internautes francophones Productivité

France

54,1 % 59,5 % 73 % 0,82

Canada

24,1 % 18,7 % 14,7 % 1,27

Belgique

6,5 % 8,3 % 3,0 % 2,78

Suisse

6,0 % 5,1 % 3,3 % 1,55

Reste

-- 8,3 % -- 1,38
Source : Funredes, octobre 2005

    Cependant, force est de constater que l'amélioration de la part du français doit plus son dynamisme à l'augmentation du nombre d'internautes français, qu'à la production de pages Web en France dont la productivité reste relativement basse et qui plus est, est en baisse. "Il apparaît que les nouveaux internautes des pays avec une forte pénétration Internet sont maintenant plus consommateurs que producteurs", précise l'étude de Funredes. D'autre part, il est à noter que, malgré une très faible augmentation, les pays francophones d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie, ne produisent que 0,8 %, témoignant d'une fracture numérique qui ne cesse de progresser.

Solveig Emerard-Jammes

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